Occupational radiation risk in radiology
Exposition aux rayonnements en milieu médical:
Impacts sur la santé des
professionnels
Les pathologies professionnelles en radiologie :
Plusieurs enquêtes anciennes ont porté sur les radiologues ayant exercé entre 1920 et 1940, à une période où la radioprotection était rudimentaire ; chez eux, un excès du nombre des cancers de la peau, des leucémies et des lymphomes a été mis en évidence, par rapport au nombre constaté chez les médecins qui n'utilisaient pas les radiations ionisantes. En revanche, chez ceux qui avaient pratiqué après 1946, à une époque où les règles de radioprotection étaient mises en pratique, aucune augmentation de la fréquence des leucémies et des autres cancers n'a été notée
1. Les leucémies
L'apparition de leucémies chez les radiologues a conduit la Société Internationale de radiologie à édicter en 1928 les recommandations concernant les premières limites professionnelles d'exposition. Jusqu'en 1939, l'incidence des leucémies chez les radiologues reste 10 fois supérieure à celle des autres médecins pour revenir au même niveau à partir de 1950.
Des excès de risque significatifs de décès par leucémie et par cancer solide ont été mis en évidence ; pour l'intervalle de dose 0 - 100 mGy (dose à la moelle pour les leucémies et dose au côlon pour les cancers solides), cet excès n'est toutefois plus significatif pour les leucémies et il est à la limite de la significativité pour les cancers solides.
2. Cancer du sein
Weiderpass et al. (1999) ont démontré que les radiations à des doses suffisamment élevées peuvent causer un cancer du sein. Un risque relatif de seulement 1.07 à 100 mSv est prévisible selon une extrapolation linéaire à partir des études sur les doses élevées.
La revue de la littérature faite par Richardson et al en 2001 souligne la possibilité d'une grande sensibilité aux radiations ionisantes à partir de 45 ans, avec un risque plus élevé pour les tumeurs solides.
Petralia et al en 1999, ont montés dans l'étude de mortalité des excès de décès par cancer du pancréas, du poumon, du sein, de l'utérus et des ovaires ont été observés parmi les techniciens de radiologie. Des excès de décès par cancer du sein, des ovaires et de l'utérus sont survenus parmi les femmes médecins blanches.
3. Cancer de la thyroïde
Wingren et al en 1997 ont analysé les données de deux études cas témoins suédoises concernant les déterminants du cancer de thyroïde (186 cas, diagnostiqués entre 1977 et 1989, et deux fois pour les témoins de la population générale). Ils ont constaté qu'un risque élevé a été trouvé pour le groupe professionnel des médecins dentistes et les assistantes dentaires.
Cartsen et al en 1990 ont eu les résultats montrant une augmentation du risque de cancer de la thyroïde, après avoir travailer dans un environnement ou les rayons X sont utilisés. Un risque augmenté a été trouvé pour les utilisateurs de rayons X et les assistants de laboratoire.
Ces conclusions sont en accord avec une étude basée sur les données du registre cancer environnemental suédois.
4. Radiodermites, Mélanomes et Carcinomes
En radiologie interventionnelle, plusieurs cas de lésions cutanées ont été rapportés dans la littérature. Les radiodermites siégeant habituellement au niveau des mains qui se caractérisent par un amincissement du revêtement cutané et une fissuration des ongles relèveraient de lésions vasculaires. Elles évoluent en donnant des télangiectasies et des hyperkératoses autour des ongles qui s'étendent ensuite aux doigts et peuvent se cancériser (épithélioma baso-cellulaire ou spino-cellulaire).
Une radioexposition chronique peut provoquer des altérations micro-vasculaires sous-unguéales non spécifiques.
Si Les doses efficaces professionnelles annuelles sont faibles en odontostomatologie, quelques cas de radiodermite ont été rapportés pour des praticiens assurant le maintien manuel du film chez leurs patients.
Matanoski et al, Pion et al en 1975, ont rapporté un risque significatif de mortalité par mélanome pour l'exposition professionnelle aux rayons X dans leur étude cas témoins au sein de la cohorte suivie dans le cadre du cancer prévention Study Il (CPS Il) par l'American cancer society.
Un rapport documente le cas d'un manipulateur syrien de radiologie dentaire, ayant développé un carcinome du pouce après 15 ans de pratique de la profession, probablement par négligence envers les directives de la radioprotection.
La CIPR a publié des lignes directrices pour la protection contre les radiations qui ont été mises à jour. La protection de la main des radiations en radiologie interventionnelle n'est pas aisée, néomoins il est nécessaire de l'améliorer.
En Syrie, la Commission de l'énergie atomique a adopté des directives strictes et elle a insistée sur l'importance de leur application par les institutions publiques et privées. L'un des principes directeurs énonce clairement que « le film ne doit jamais être tenu par un membre du personnel de cabinet dentaire, même pour les patients ayant des besoins spécifiques ».
5. Pathologies vasculaires
Tomei et al en 1996 ont employé la capillaroscopie sous-unguéale pour étudier les atteintes de la microcirculation du derme résultant de l'exposition professionnelle aux radiations à des doses inférieures à 5 rem/an.
Leurs données confirment que l'exposition professionnelle aux faibles doses peut entraîner des altérations morphologiques et fonctionnelles de la microcirculation du derme.
Une méta-analyse des données de la LSS (Life Span Study*) et des études sur les travailleurs publiés entre 1990 et 2010 a mis en évidence une association positive significative entre une exposition à des doses faibles à modérées (< 500 mSv) et la mortalité par maladies cardio-vasculaires.
Il faut cependant noter une forte hétérogénéité entre ces études. La grande majorité des cohortes ne recensant pas les cofacteurs (tabac, alcool, surpoids, diabète, hypertension artérielle, etc) Après ajustement sur ces cofacteurs, l'association entre cardiopathies ischémiques ou lésions vasculaires cérébrales et exposition aux RI n'est pas modifiée.
La cohorte américaine des personnels de radiologie et médecine nucléaire permettra probablement de mieux appréhender ce risque potentiel.
6. Les effets sur l'œil
Le cristallin est parmi les tissus les plus radiosensibles du corps, et des opacités peuvent se développe conduisant à une détérioration de la vue. La littérature montre un excès de risque d'effets tissulaire non cancéreux comme des cataractes observées chez 30% d'astronautes. Il est peu vraisemblable que la majorité des radiologues soient à risque de cataractogénèse, mais ceux impliqués dans les procédures interventionnelles peuvent l'être.
Ouaghebeur et al en 1997 insistent sur l'intérêt d'un examen périodique de la vue, incluant l'acuité visuelle et la discrimination des niveaux de gris. Une étude (US Radiologic Technologists cohort) a montré une association positive non significative de risque de présenter une cataracte aux faibles doses; la dose médiane au cristallin est de 28 mSv.
Cataracte d'origine radique |
7. Les aberrations lymphocytaires
Ces aberrations ont été utilisées comme des dosimètres biologiques pour estimer les expositions à hautes doses.
Wojewodzka et al. (1998) ont trouvé une augmentation significative des dommages de l'ADN en utilisant le test des comètes dans un groupe de personnes à risque professionnel d'exposition aux faibles doses de RI.
8. L'Alzheimer
La confirmation scientifique de ce risque demande une étude plus approfondie pour déterminer si le rayonnement ionisant lié à l'imagerie dentaire est à l'origine du vieillissement prématuré et la mort des cellules cérébrales. Une expérience qui aiderait à établir les bases pour tester l'hypothèse serait d'exposer des cerveaux de souris à des doses de rayons X comparables aux expositions dentaires, suivi d'un examen génétique des télomères microgliales pour détecter tout dommage subi, ces télomères endommagés sont les clés de la maladie d'Alzheimer.
9. Mortalité par cancer
Yoshinaga et al en1999 ont étudié la mortalité par cancer parmi les techniciens de radiologie au Japon. Ils ont conclu que des risques élevés de cancers lymphatiques et hématopoïétiques ont été observés. Les résultats de cette étude peuvent suggérer que l'exposition chronique aux faibles doses de radiation augmente le risque de cancers lymphatiques et hématopoïétiques.
Petralia et al en 1999 ont examiné la mortalité par cancer des femmes des professions de santé. Ils ont utilisé les certificats de décès collectés dans 24 états nord- américains, entre 1984 et 1993. Les techniciennes de radiologie ont eu une mortalité plus élevée pour l'ensemble des cancers.
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