Motivation de Patient au Cabinet Dentaire

I/ INTRODUCTION :

On ne peut mesurer le succès d’un traitement qu’à long terme. Dans notre métier le succès thérapeutique dépend de l’enseignement et de l’application des mesures d’hygiène bucco-dentaire çad ça dépend beaucoup du patient, il nous appartient donc en tant que praticien d’expliquer au patient le rôle actif qu’il aura à jouer.

Cet objectif ne peut être atteint que par une motivation à l’HBD bien conduite et convaincante car il s’agit de changer un comportement et pour cela, il faut être soi-même convaincu pour convaincre.

II/ La motivation à l’Hygiène Bucco-Dentaire :

La motivation à l’Hygiène Bucco-Dentaire (HBD) bien qu’elle soit indispensable avant tout acte odontologique, nombreux sont ceux qui considérent que l’HBD est une étape pré-opératoire qui dépend surtout du patient et de ses habitudes. donc ne faisant pas partie du traitement proprement dit .

En réalité, la motivation à l’HBD lorsqu’elle est bien conduite, peut entrainer la disparition complète de l’inflammation gingivale dans les cas debutants des maladies parodontales et une diminution notable dans les cas avancés.
Ceci veut dire que bien motiver le patient c’est déjà commencer à le traiter et non le préparer à un traitement ultérieur.

La motivation commence déjà dans la salle d'attente, en captant l'attention, grâce à des affiches, des images, des posters valorisant l'hygiène bucco-dentaire et en montrant les conséquences de son absence (maladie parodontale,carie,édentation).

Puis vient bien sur le rôle du médecin dentiste, qui pour réussir sa mission, doit réunir les qualités suivantes : pédagogie, psychologie et persévérance.

III/ L’éducation à l’hygiène orale :

C’est l’enseignement avec l’information et l’explication de la maladie et l’ instruction sur les méthodes de brossage et la motivation à l’HBD avec l’observance des conseils.

La méthode la plus couramment employée est celle du « tell, show, do» (dire, montrer, faire).

a/ Tell :

L’explication de l’état de santé buccale au patient passe par sa définition et sa description dans des termes simples : gencive rose, non saignante de consistance ferme, des dents propres avec un émail régulier sans coloration, et sans accumulation de biofilm responsable de saignement de la gencive, aspect violacé, récessions, mobilité….etc

Donc à savoir amener le patient à un degré de compréhension où il peut juger de lui-même la relation entre sa pathologie et son degré d’hygiène.

Dans tous les cas, il doit s’établir une relation de confiance. L’ambiance doit être suffisamment détendue pour que s’établisse un dialogue fructueux et les messages concernant notamment l’HBD seront plus facilement assimilés.

L’importance de la santé bucco-dentaire doit être soulignée, notamment l’impact sur la santé générale et en particulier chez la femme enceinte, les patients diabétiques ou porteurs de pathologies cardio-vasculaires…Le patient doit ainsi comprendre qu’il est fragile et que son hygiène orale doit être la plus efficace possible.

**Pour gérer au mieux le temps de l’annonce, il est conseillé de :

– annoncer graduellement avec des mots simples et empathiques, savoir répéter, écouter le patient de façon active à chaque étape, l’inciter à poser des questions.

–Ne dites jamais à votre patient, que vous ne vous brossez pas les dents, il est mieux de dire que vous brossez mal vos dents

–SAVOIR quelle sont les barrières physiques de protection dentaire,

Par exemple le sulcus, le patient doit comprendre que cette structure est la première zone agressée lors de la maladie parodontale. On peut notamment insister sur le rôle de «barrière physique de protection» jouè par le gencive.

Chez les fumeurs,

Les parodontites progressent plus rapidement et comme les dégats sont souvent masqués, le patient fumeur a tendance à consulter trop tard.

C'est pourquoi le tabac expose à un risque plus important de perte des dents.

Pour expliquer l'agression chimique et thermique du tabac on peut faire imagine aux patients fumeurs que chaque cigarette expose leur bouche à un petit « Chernobyl ». On les préviens du risque élevé de récidives et d'échecs du traitement parodontal.

Chez les patients stressés,

Le stress a un double effet :

Affaiblit notre système immunitaire.
Accentue les activités inhabituelles de la mandibule et de la langue appelées « para–fonctions », et ce sont nos dents et notre parodonte qui en paient le lourd tribut.

b/ Show :

Pour faire prendre conscience de la pathologie, il est important de montrer aux patients :

Les signes cliniques marquants (saignements, suppuration, mobilités, récessions, ouverture des espaces interdentaires, cavité carieuse, sillon infiltré). On peut utiliser un miroir, une caméra intrabuccale, des révélateur de plaque, une caméra Led à fluorescence.

Le patient doit voir son ennemi à cet effet le dentiste aura recours aux révélateurs de plaque :

-l'érythrosine en comprimé qui colore la plaque en rose qui peut être un inconvénient lorsqu'on sait que la gencive a la même couleur.

-Le système plack-lite colore la plaque en jaune en utilisant la lampe ultra-violet ; le patient visualiser ses dents et la plaque dentaire.

Les signes radiographiques (carie ou perte osseuse)

La question se pose de savoir s’il est nécessaire de montrer les radiographies au patient.

Si le patient le souhaite, le praticien peut montrer les pertes d’attache en prenant la précaution de ne pas « réduire» le parodonte à sa dimension osseuse.

Toutefois, le patient tend à regarder plutôt les expressions du visage du praticien que les radiographies.

L’étiologie principale : la plaque dentaire, qui se mature et se transforme en tartre.

Prendre une sonde parodontale, la passer sur une dent et montrer

le prélèvement au patient. Lui faire comprendre que la plaque peut être retirée avec un bon brossage.

c/ Do :

La technique de brossage doit être enseignée par le praticien sur modèle pédagogique puis en bouche. Le patient doit ensuite la mettre en application devant lui afin de le corriger et de valider ce qui est acquis. Il faut veiller à prodiguer des encouragements positifs tout en renforçant la technique du patient. Cet enseignement se fait en général au cours d’une deuxième séance qui suit l’annonce et la présentation de la maladie.

On passera en revue :

Le type de brosse à dents (manuelle ou électrique, souple ou très souple, la taille de la tête, adaptée à l’âge)
La méthode de brossage, la fréquence et la durée:

elle doit désorganiser le biofilm bactérien sur toutes les surfaces dentaires en insistant particulièrement dans le sillon gingivo-dentaire et dans les espaces interdentaires

Recommander 2 brossages par jour pendant 2 minutes
Le dentifrice doit contenir du fluor, peut être orienté en fonction de la maladie: spécial anticarie, parodontal…
Les adjuvants de brossage :

– Le fil dentaire, la brossette interdentaire,batonnet interdentaire
– Le bain de bouche en usage quotidien ou thérapeutique….etc

Pour les patients stressés, il est préférable de trouver un autre exutoire pour libérer leurs tensions internes. Pas de recettes miracle, simplement,

Prenez le temps de respirer profondément,

De pratiquer un sport régulièrement,

De préserver votre temps de sommeil,

D’arrêter le grignotage,

De manger plus de fruits et de légumes frais (riches en antioxydants),

De goûter aux bienfaits des cures thermales bucco-dentaires.

La motivation à l’hygiène bucco-dentaire est un acte important dont il faut maîtriser tous les aspects techniques et comportementaux, si l’on souhaite parvenir à un traitement parodontal optimal. Il faut attirer l’attention du patient sur le confort et le bien être qui résultent de l’application de telles mesures d’hygiène buccale. La collaboration du patient ne peut être obtenue que si un enseignement correct lui a été prodigué.